Installation au Service d’oncologie de l’HRSJ d’Horizon des tout premiers appareils Paxman au Canada Atlantique, dont la technologie aide à prévenir la perte de cheveux durant les traitements de chimiothérapie

Un duo mari-femme du Réseau de santé Horizon appuie les patients en oncologie dans la région de Saint John à l’aide d’une nouvelle technologie qui revêt d’une importance particulière.

Le Dr Ashley O’Brien, anesthésiologiste à l’Hôpital régional de Saint John (HRSJ) du Réseau de santé Horizon, et sa femme, Mari O’Brien, infirmière immatriculée au bloc opératoire, ont généreusement fait don au Service d’oncologie de l’HRSJ de l’appareil Paxman dont Mari s’était servie avec succès durant son traitement contre le cancer. Ensuite, ils ont entrepris les démarches pour obtenir un nouvel appareil pour qu’un plus grand nombre de patients puissent en profiter.

L’appareil Paxman est utilisé pour refroidir le cuir chevelu durant la chimiothérapie, ce qui aide à prévenir la perte de cheveux, l’un des effets secondaires que les patients traités par chimiothérapie appréhendent le plus.

Mari a reçu un diagnostic de cancer du sein à l’été 2020.

« Le chirurgien nous a mis en contact avec quelqu’un qui s’était créé un système de refroidissement du cuir chevelu fait maison à l’aide de casques qui étaient refroidis avec de la glace sèche », explique le Dr O’Brien.

Il ajoute que c’était un processus plutôt exigeant et qu’avec la chimiothérapie de Mari qui allait bientôt commencer, ils n’allaient pas être en mesure de tout mettre les dispositifs en place à temps.

À la suite de quelques recherches, le Dr O’Brien a pris connaissance de l’appareil Paxman et a trouvé une distributrice canadienne qui se déplaçait dans tout le pays avec cet appareil. Des patients pouvaient se servir de l’appareil, moyennant des frais. Elle avait récemment fait faillite en raison de la pandémie de COVID-19 et a offert au Dr Brien de lui vendre un appareil.

« J’en ai discuté avec ma femme cette soirée-là. C’était évident que garder ses cheveux était très important pour elle », explique-t-il. 

Ils ont acheté l’appareil, qui a été envoyé à Halifax à temps pour que le Dr O’Brien puisse aller le chercher et l’apporter à Saint John tout juste avant que Mari commence ses traitements de chimiothérapie. Après avoir suivi une formation virtuelle avec l’ancien propriétaire de l’appareil, Mari et le Dr O’Brien ont été capables de l’utiliser.

Une fois que Mari a commencé ses traitements, quatre des meilleurs amis du Dr O’Brien, anciens camarades de classe à l’école de médecine, se sont cotisés pour couvrir le coût de l’appareil. Les O’Brien ont été très touchés par ce beau geste.

Mari a obtenu d’excellents résultats avec l’appareil. Elle a perdu un peu de cheveux, mais elle était en mesure de cacher cette perte en attachant ses cheveux en queue de cheval, ce qui rendait beaucoup plus confortables ses sorties à l’épicerie et aux activités sportives de ses enfants.

« J’ai noté une énorme différence dans son humeur », souligne le Dr O’Brien. « Les résultats obtenus grâce à cet appareil ont également contribué à dissimuler l’ampleur de sa maladie à nos enfants. »

Après le traitement réussi de Mari, le couple a fait don de l’appareil au Service d’oncologie de l’HRSJ.

Puisqu’il n’y avait pas de programme officiel d’établi pour l’utilisation de l’appareil, des bénévoles ont consacré plusieurs heures à aider les patients à s’en servir, puisque Santé Canada stipule qu’un professionnel de la santé doit superviser l’utilisation de l’appareil. Bon nombre de patients ont bénéficié de cet appareil d’occasion.

L’appareil approchait sa fin de vie utile, mais le potentiel d’aider d’autres patients de la région de Saint John était toujours présent.

Le couple a donc envoyé une lettre de proposition à la Fondation de l’Hôpital régional de Saint John pour l’achat d’un nouvel appareil dans le but d’officiellement mettre en œuvre un programme. Grâce à la générosité de donateurs, la Fondation a été en mesure d’obtenir le financement nécessaire pour acheter non seulement un appareil à unité double (deux casques) qui peut être utilisé par deux patients à la fois, mais aussi un appareil à unité simple.

« Lorsque nous avons reçu cette proposition et avons pris connaissance de l’histoire du Dr O’Brien et de Mari, nous avons tout de suite su que nous voulions offrir notre aide », dit Jamie Gallagher, PDG de la Fondation. « La générosité des donateurs est ce qui rend notre travail possible. Nous sommes reconnaissants envers la Saint John Canadian Lebanon Association et le Conseil du père Eugene O’Leary des Chevaliers de Colomb, Conseil 6595, qui ont grandement contribué à rendre l’achat de ces appareils possible.

« Les cheveux sont tellement liés à notre identité et à notre estime de soi », explique Mari. « L’utilisation du casque réfrigérant m’a mentalement aidée à lutter contre le cancer. Ça m’a permis de me regarder dans le miroir sans me faire me rappeler sans cesse que j’étais malade. Ça m’a aidé à maintenir un sentiment de normalité à un moment de ma vie où la situation dans laquelle je me trouvais était tout sauf normale.

« Il était très important pour mon mari et moi de faire en sorte que d’autres patients en oncologie puissent profiter de ce type de thérapie », ajoute-t-elle.

La thérapie par casque réfrigérant est utilisée en Europe depuis plus de 20 ans, mais peu d’hôpitaux du Canada l’offrent à leurs patients. Selon le Dr O’Brien, ce ne sont pas tous les patients qui sont traités à l’aide de ce système (il est efficace pour certains types de traitement par chimiothérapie). Il est impossible de garantir le succès de la thérapie et tous les patients perdront une certaine quantité de cheveux. 

« Nous deviendrons sans doute des leaders au Canada atlantique en ce qui concerne cette thérapie permettant de prévenir la chute des cheveux liée aux traitements par chimiothérapie », souligne le Dr O’Brien.

Le Service d’oncologie de l’HRSJ, avec le soutien de l’infirmière-pivot en matière de santé du sein, a accueilli volontiers l’arrivée de ce système et le programme associé au système fait maintenant partie de l’évaluation des patients et de la planification de leur traitement contre le cancer.

Jordan King, infirmière-pivot en matière de santé du sein à l’Hôpital St. Joseph du Réseau de santé Horizon, aide les patientes atteintes du cancer du sein à se servir de l’appareil.

« Bon nombre de patientes souhaitent garder un sentiment de normalité durant leur traitement contre  le cancer, particulièrement pour leurs jeunes enfants », explique Jordan. « Grâce à la générosité de notre collectivité, nous pouvons maintenant aider de plus en plus de femmes atteintes du cancer à garder leurs cheveux et leur indépendance et leur donner de l’espoir pour l’avenir.

« J’espère qu’à l’avenir, ce traitement sera pris en considération dans les normes de soins afin que tous les gens du Nouveau-Brunswick puissent y avoir accès », ajoute-t-elle.