DES OUTILS POUR TRAVERSER DES TEMPS DIFFICILES

Toujours de bonne humeur. D’une sagesse étonnante pour son âge. Très attentive. Empathique. Professionnelle.

Voilà comment ses collègues décrivent Gillian Gillies, représentante des patients à l’Hôpital régional Dr Everett Chalmers (HRDEC), à Fredericton.

Bien qu’elle soit trop modeste pour accepter cette reconnaissance, Gillian admet que plusieurs des traits de personnalité décrits par ses

collègues de travail sont profondément ancrés dans sa vie depuis sa tendre enfance. Ses parents exploitaient un salon funéraire à Hampton. C’est là où Gillian et ses deux sœurs ont été témoins de la gentillesse et de la compassion dont faisaient preuve leurs parents à l’endroit des gens qui traversaient des moments très difficiles.

AIDER LES ENDEUIILÉS

Âgée de 35 ans, Gillian est titulaire d’un baccalauréat en sciences de la santé avec spécialisation en médecine nucléaire et d’un baccalauréat ès sciences avec spécialisation en biologie. Elle travaille dans le domaine de la santé depuis maintenant neuf ans, dont six chez Horizon. Au cours de sa carrière, elle a travaillé en imagerie diagnostique auprès de patients en oncologie qui se trouvaient en début ou en fin de traitement. Compte tenu de son éducation familiale, il était tout à fait naturel pour Gillian de se diriger vers une carrière où elle aurait à côtoyer le deuil et la dynamique familiale.

« Certaines personnes ont de la difficulté à composer avec la mort, j’essaie donc de faire preuve d’empathie envers les patients et les membres de la famille qui ont perdu un être cher », explique Gillian. « J’essaie de les rassurer en leur confirmant qu’Horizon a sa propre charte de valeurs et que l’organisation veut que ses employés véhiculent ces valeurs, qu’il s’agisse de faire preuve de compassion et d’empathie ou d’agir avec intégrité et de façon responsable. »

En tant que représentante des patients, Gillian peut être appelée à offrir son soutien et à agir à titre de phare pour les patients et les membres de la famille qui croient que les fournisseurs de soins n’ont pas agi à la hauteur des valeurs d’Horizon.

« À chaque coup de fil, je présente des excuses si ces valeurs n’ont pas été véhiculées durant la visite d’un patient », dit-elle. « J’aide les patients et les membres de leur famille à communiquer avec les bonnes personnes, qu’il s’agisse de l’infirmière gestionnaire ou de quelqu’un d’autre. S’il s’agit de préoccupations sérieuses, nous procéderons à une enquête sur la plainte et effectuerons un suivi auprès du patient, du personnel et de la famille. »

STRATÉGIES D’ADAPTATION POUR COMBATTRE LE STRESS

Gillian reconnaît qu’un emploi dans le domaine de la santé apporte son lot de stress, ce qui est encore plus vrai à l’heure de la pandémie de COVID-19. Sa vie quotidienne présente également ses défis : elle et son mari, Jeff, pompier au Service d’incendie de Fredericton, sont tous deux travailleurs essentiels et ont deux jeunes enfants à la maison.

C’est dans ces moments-là que Gillian est reconnaissante d’avoir acquis une multitude de stratégies d’adaptation qui l’aide à garder l’équilibre.

« C’est une chose que j’essaie de ne pas changer », souligne-t-elle. « J’essaie de prendre le temps de méditer et de prier chaque matin et avant d’aller me coucher. L’exercice est très important aussi. Quand on est stressés, les parties du cerveau qui s’affairent habituellement à la résolution de problèmes ne fonctionnent pas bien. »

« J’ai commencé à faire du yoga à l’université », mentionne Gillian. « Ça m’a appris à être attentive à mes pensées et à me recentrer en temps de stress pour ne pas toujours être réactive. »

COURSE À PIED ET PLEINE CONSCIENCE

Tous les midis, Gillian revêt sa tenue de course et sort rapidement de l’hôpital pour sa course à pied de neuf kilomètres. Elle peut difficilement se souvenir d’un moment où la course n’a pas fait partie de sa vie. Inspirée par ses parents, qui participaient à des marathons pour apaiser le stress lié à leur travail, elle a appris à s’adapter à l’aide de la course et de la méditation ainsi qu’à ne pas porter les problèmes des autres sur ses épaules. En deuxième année du primaire, elle a reçu un diagnostic de trouble anxieux et de difficulté d’apprentissage. Pour elle, la course est donc un moyen de s’évader et de résoudre les problèmes.

Rester active et pratiquer la pleine conscience l’aide à faire preuve d’empathie envers les patients, les familles et même ses collègues, et lui permet de mieux composer avec leur stress, particulièrement durant la pandémie actuelle.

« Les gens subissent énormément de stress, donc je vois beaucoup de plaintes de membres de la famille qui souhaitent vraiment venir visiter leurs proches hospitalisés », note-t-elle. « Grâce à la Fondation Chalmers, nous avons mis des tablettes numériques à la disposition des patients pour leur permettre de communiquer avec leur famille à l’aide de FaceTime ou de Skype. »

MAINTENIR UNE ROUTINE À LA MAISON

Comme c’est le cas de bien d’autres parents de jeunes enfants, l’ajustement au nouveau rythme de vie à la maison a été difficile pour cette

jeune famille.

« Je suis reconnaissante de pouvoir passer plus de temps avec mes enfants et mon mari », dit-elle. « Mais je ne peux voir ma sœur, ma mère et mon père. C’est ça qui est difficile. »

Elle utilise avec optimisme les outils dont elle se sert au travail pour maintenir l’équilibre. À la maison, Gillian a recours aux mêmes principes pour essayer de maintenir le plus possible la routine familiale pour ses jeunes enfants, Penelope et Malcolm. Puisque Jeff travaille par quart, il peut être à la maison avec les enfants durant le jour.

LEGO ET PATIN À ROUES ALIGNÉES

« Nous n’avons jamais construit autant de structures en Lego de notre vie », s’esclaffe-t-elle. « Jeff a eu de la difficulté à s’adapter au début, car il était habitué au fait que les enfants étaient à l’école ou à la garderie. »

Elle et Jeff ont trouvé des moyens de garder la famille heureuse et en santé et savourent tout le temps qu’ils ont la chance de passer en famille. « Nous ne pouvons plus aller au parc, mais nous continuons de faire du patin à roues alignées dans la rue », explique-t-elle. « Même si nous travaillons encore, nous pouvons quand même faire des activités avec eux, parce qu’ils ne sont pas à une pratique de hockey ou de soccer ou à un cours de natation. Nous faisons des activités tous les quatre ensemble. »

LE BON CÔTÉ DES CHOSES

Plutôt que de voir cette période sans précédent comme une perturbation, Gillian choisit de voir les choses du bon côté.

« Je dis à mes enfants ‘Le présent s’appelle ainsi, parce que c’est un cadeau’ », dit-elle. « Puisque tout fonctionne au ralenti ces temps-ci,

j’espère que les gens pourront prendre le temps de revenir au moment présent et de se rendre compte que même durant les moments stressants comme ceux-ci, le soleil continue de se lever chaque jour et que même s’il est caché par des nuages, le ciel est toujours bleu. »

Pour Gillian, vivre dans le moment présent commence dès qu’elle ouvre ses yeux le matin. Elle s’avoue être une personne matinale. Elle commence sa journée très tôt, remplie de gratitude et d’anticipation à l’idée d’aider les autres tout en sortant grandie de ses expériences.

UN ARROSOIR PLEIN

« Juste avant d’ouvrir mes yeux, je remercie le Bon Dieu de m’accorder une autre journée. » Ensuite, elle fait jouer de la musique de méditation pour l’aider à se recentrer et elle remercie Dieu des leçons qu’elle tirera de sa journée.

En veillant à se ragaillardir chaque jour à l’aide de l’exercice, de la méditation et de la pleine conscience, elle a confiance en sa capacité de faire face aux défis avec lesquels elle devra inévitablement composer.

« On dit qu’un arrosoir vide ne peut nourrir aucune fleur », souligne Gillian. « Si mes enfants ou des membres de ma famille tombent malades, je ne peux pas les aider si je ne suis pas moi-même en bonne santé. »

Pour l’entourage de Gillian, la chaleur qui émane de sa passion et de son empathie a l’effet d’un baume. Selon elle, ce sentiment est le résultat d’années de pratique des activités qui lui permettent d’aborder la vie avec une bonne dose de sérénité, de confiance et de joie.

Compte tenu de la crise sanitaire qui sévit actuellement, Gillian souhaite que les gens se sentent comme elle, calme et en paix avec la situation.

« Les gens peuvent aborder la situation et avoir vraiment peur ou ils peuvent aborder la situation avec amour », dit-elle. « Si l’on appréhende les choses avec amour, je crois que l’on peut se permettre d’avoir de la compassion et de l’espoir dans son cœur. »