L’évolution des traitements de radiothérapie disponibles pour soigner le cancer de la prostate

Par Dre Holly Campbell, BSc, MD, FRCPC

En tant que radio-oncologue, je ne m’ennuie jamais au travail. J’ai la chance de travailler avec une équipe fantastique composée de personnes brillantes et motivées et j’ai le privilège de rencontrer des patients attachants et des membres de leur famille.

Mon domaine connaît des percées rapides et constantes en ce qui a trait à la planification de la radiothérapie, à la technologie utilisée et aux modes de prestation des traitements. Je suis témoin d’une évolution constante dans la technologie utilisée pour l’imagerie des tumeurs des patients, du guidage par image permettant de bien cibler la zone à traiter, d’améliorations dans la prestation des traitements et d’améliorations dans la qualité de vie après le traitement.

Il y a cinq ans, il fallait jusqu’à 39 traitements pour traiter le cancer de la prostate localisé. Grâce à la mise en œuvre de notre nouveau programme de radiothérapie stéréotaxique corporelle (RSC), les patients admissibles peuvent maintenant recevoir leur radiothérapie en seulement cinq séances de traitement.

C’est très prometteur d’avoir maintenant la capacité d’offrir la RSC à l’Hôpital régional de Saint John du Réseau de santé Horizon. Notre centre d’oncologie est le premier au Canada atlantique à offrir ce traitement et nous aidons nos collègues à Halifax à mettre sur pied leur programme de RSC.

Il n’y a pas si longtemps, nous utilisions des radiographies des os du bassin pour cibler la prostate. Par la suite, nous sommes passés à de courtes tomodensitométries (TDM) quotidiennes du bassin, et maintenant, en plus de ces TDM, nous pouvons utiliser des marqueurs en or. Ces marqueurs spéciaux, qui sont insérés dans la prostate, permettent de bien cibler la prostate tout au long du traitement et indiquent tout mouvement du patient ou de la prostate qui nécessite l’arrêt du traitement.

La RSC consiste plus ou moins à utiliser une enveloppe moulante pour administrer une dose ablative de radiation à la prostate de sorte à limiter la dose envoyée vers la vessie et le rectum qui se trouvent tout près.

Pour y arriver, nous utilisons un type d’imagerie avancée jumelée à l’IRM diagnostique et nous servons des marqueurs en or insérés dans la prostate pour nous assurer de bien cibler cette dernière. Durant les préparatifs entourant la RSC, nous insérons dans la prostate du patient trois petits marqueurs en or qui nous permettront de connaître la position exacte de la prostate durant tout le traitement.

Par la suite, nous insérons aussi un gel appelé « SpaceOAR Hydrogel » qui sert à éloigner le rectum de la prostate. Ce gel est composé de deux substances qui, une fois combinés, forment un gel temporaire à forte tenue en eau. Ce dernier est inséré dans la petite cavité située entre la paroi postérieure de la prostate et la paroi antérieure du rectum afin d’éloigner temporairement le rectum de la prostate et ainsi, de réduire la dose de radiation reçue par la paroi antérieure du rectum ainsi que les effets secondaires de la radiation.

Le cancer de la prostate a une forte prévalence. Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, on estime que 23 300 hommes ont reçu un diagnostic de cancer de la prostate au Canada en 2020, soit quelque 64 nouveaux diagnostics par jour. Les diagnostics de cancer de la prostate représentent 20 pour cent de tous les nouveaux diagnostics de cancer chez les hommes.

Nous sommes ravis de pouvoir réduire, en toute sûreté et avec précision, le nombre de traitements de radiothérapie pour les patients admissibles atteints d’un cancer de la prostate localisé, tout en offrant le même taux de survie que les solutions chirurgicales, en réduisant les effets secondaires à long terme et en diminuant le nombre de visites pour le patient, ce qui crée des économies du côté des ressources du système de santé.

Tout au long de ma carrière, j’ai toujours été émerveillée de voir apparaître de nouveaux types de traitements contre le cancer qui améliorent la vie d’un grand nombre de personnes. Ces percées sont tellement gratifiantes.

Si vous recevez un diagnostic de cancer de la prostate, il est important de voir un urologue et un radio-oncologue pour discuter des traitements qui s’offrent à vous.

La Dre Holly Campbell, BSc, MD, FRCPC, est radio-oncologue et chef du programme de curiethérapie à l’Hôpital régional de Saint John du Réseau de santé Horizon depuis 2009. Elle est également professeure adjointe à l’Université Dalhousie. Originaire de Saint John, la Dre Campbell est titulaire d’un baccalauréat ès sciences de l’Université du Nouveau-Brunswick et d’un doctorat en médecine de l’Université Dalhousie, à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Elle a ensuite fait un stage de recherche en curiethérapie à l’Université de la Colombie-Britannique. La Dre Campbell a été radio-oncologue en Ontario durant huit ans avant de revenir s’établir à Saint John.

Pour en savoir plus sur ce traitement novateur maintenant offert à l’Hôpital régional de Saint John du Réseau de santé Horizon, regardez notre vidéo!