Clinique d’oncologie Dr-Sheldon-H.-Rubin à L’Hôpital de Moncton Les nouvelles installations de L’Hôpital de Moncton offrent plus de points de traitement dans un grand espace ouvert, ce qui permet aux patients de se faire accompagner durant leurs traitements de 2 ou 3 heures. C’est la Fondation des Amis de L’Hôpital de Moncton qui a ouvert ce nouvel établissement de 17 000 pieds carrés. Détails de l’établissement 90, rue Arden, Moncton (N.-B.) E1C 4B7 (à côté de l’édifice Professional Arts) Téléphone : 506-857-5267 Autres remarques : Du lundi au jeudi, de 8 h à midi, les services de prélèvement sanguin sont offerts sur les lieux aux patients de la Clinique d’oncologie.Il y a 23 espaces de stationnement pour les patients d’oncologie en avant et à côté de la clinique. Annonce de juin 2016 – La clinique porterait le nom de « Clinique d’oncologie Dr-Sheldon-H.-Rubin » Historique du Programme d’oncologie de L’Hôpital de Moncton Biographie – Dr Sheldon H. Rubin Article – La Clinique d’oncologie de L’Hôpital de Moncton rebaptisée du nom du Dr Sheldon H. Rubin « Nous félicitons le Dr Sheldon Rubin, dont l’héritage en tant qu’hématologue a été honoré par l’attribution de son nom à la Clinique d’oncologie de L’Hôpital de Moncton. Comme il a fondé la clinique il y a 47 ans et qu’il est un médecin incroyablement dévoué, il est impossible de trouver quelqu’un qui mérite cet honneur autant que lui… Le Dr Sheldon Rubin, qui compte parmi les spécialistes du cancer les plus chevronnés du Nouveau-Brunswick, a passé près de cinq décennies à prendre soin de patients devant relever certains des défis les plus difficiles en matière de santé. Par son travail, il a acquis une réputation pour sa gentillesse, sa compassion, son humour, son professionnalisme et ses soins de qualité. » – Société médicale du Nouveau-Brunswick Le vendredi 10 juin 2016, le Réseau de santé Horizon et le ministère de la Santé annonçaient que la clinique d’oncologie de L’Hôpital de Moncton porterait dorénavant le nom de Clinique d’oncologie Dr-Sheldon-H.-Rubin. L’annonce a été une surprise pour le Dr Rubin, oncologue et hématologue, qui s’attendait seulement à une célébration pour souligner son récent départ à la retraite. Des centaines d’invités étaient présents à l’événement, notamment des membres de la famille, d’anciens patients (y compris un des premiers patients du Dr Rubin, il y a de cela plus de quarante ans), d’anciens collègues, des dignitaires, des membres du personnel médical et administratif ainsi que des membres du conseil d’administration et de l’équipe des cadres supérieurs d’Horizon. Le ministre de la Santé, Victor Boudreau, n’avait pas fini de faire l’annonce officielle qu’un tonnerre d’applaudissements a retenti dans la salle et que la foule s’est levée pour ovationner le Dr Rubin. « Je crois ne jamais avoir vu une décision gouvernementale prise aussi rapidement », a dit M. Boudreau. « Le Dr Rubin est un oncologue et un hématologue très respecté au Nouveau-Brunswick et au Canada, a-t-il ajouté. Il est donc juste et bon que cet établissement porte son nom puisqu’il a joué un rôle clé dans sa création. » La Clinique d’oncologie, constituée d’une seule aile à L’Hôpital de Moncton, a ouvert ses portes en 2014 et a traité ses premiers patients au début 2015. Elle est l’un des services d’oncologie les plus actifs de la province. « Avec cet honneur, la contribution du Dr Rubin à l’hôpital, à la communauté et au domaine médical, tout comme les solides relations qu’il entretenait avec ses patients et l’esprit de partenariat et de collaboration qu’il démontrait avec ses collègues, servira d’inspiration à toutes les personnes qui sont traitées ou qui travaillent dans cette clinique d’avant-garde », a affirmé David Ferguson, l’ancien président du Conseil d’administration du Réseau de santé Horizon. Plusieurs des personnes qui ont travaillé avec le Dr Rubin durant ses années à L’Hôpital de Moncton ont partagé leurs souvenirs de lui, et ce, autant sur le plan personnel que professionnel. Nancy Parker, directrice générale de l’hôpital, a souligné l’héritage durable que le Dr Rubin laisse au Service d’oncologie de l’hôpital. « Lorsque survenait une crise, sa présence à l’unité inspirait toujours un sentiment d’apaisement face au chaos, a affirmé Mme Parker. Les membres du personnel savaient qu’ils, aussi bien que leurs patients, étaient entre bonnes mains. » Mme Jean Manship, ancienne infirmière gestionnaire de la Clinique d’oncologie maintenant à la retraite, a travaillé aux côtés du Dr Rubin pendant 26 années. Elle a rappelé la fois où le Dr Rubin et l’équipe de la pharmacie avaient soigné un patient avec de l’arsenic. Bien que ce traitement inhabituel fût inquiétant au début, le patient a très bien réagi et l’équipe de soins a évolué dans sa pratique. Quelques années plus tard, Mme Manship participait à une conférence nationale et entendit parler d’infirmières de l’ouest du Canada qui traitaient un patient avec de l’arsenic. « Nous étions tellement heureux de pouvoir dire « Oh, nous avons déjà fait ça », a-t-elle raconté. Mon propos est de vous dire à quel point nous étions fières de savoir que le standard des soins que nous offrions à nos patients correspondait à celui des soins offerts dans les grands centres partout au Canada. » Le Dr Gordon Dow, directeur médical des Maladies infectieuses et des Soins ambulatoires, a pour sa part mis l’accent sur le rôle premier du Dr Rubin, soit celui de médecin. « Beaucoup, beaucoup de vies ont été sauvées grâce à son travail », a affirmé le Dr Dow. Le Dr Jimmy Noonan, ancien chef du service clinique des Services d’imagerie médicale, aujourd’hui à la retraite, croit que son ami est l’un des meilleurs médecins au Nouveau-Brunswick. « Au Panthéon de tous les grands médecins que je connais, le nom de Sheldon y serait inscrit près de ceux des grands du domaine, a affirmé le Dr Noonan. Je peux vous dire que s’il existait dans cette province un monument célèbre, comme un Mont Rushmore des excellents médecins, on y retrouverait le nom du Dr Rubin avec tous les autres. » Le Dr Rubin a officiellement pris sa retraite de L’Hôpital de Moncton en avril 2016, après 41 années de carrière médicale au même établissement de soins. En 1947, le ministère de la Santé du Nouveau-Brunswick ouvrait une clinique de dépistage du cancer à L’Hôpital de Moncton, et, cette même année, l’établissement devenait un centre de service médical régional dont l’offre de service dépassait le cadre des limites de la ville. En 1951, L’Hôpital de Moncton était l’un des quatre hôpitaux de la province à participer au programme de lutte contre le cancer, lequel était financé par le ministère provincial de la Santé. Deux ans plus tard, soit le 21 août 1953, L’Hôpital de Moncton – tel qu’il est aujourd’hui sur l’avenue MacBeath – ouvrait officiellement ses portes. En 1965, la Clinique du cancer était l’un des 16 services médicaux offerts à l’hôpital. En vertu du Programme provincial de lutte contre le cancer, la Clinique de dépistage était responsable de l’admission de tous les patients susceptibles d’être atteints de cancer ainsi que du suivi de tous ceux et celles qui avaient subi un traitement. Puis, en 1975, le Dr Sheldon H. Rubin, oncologue et hématologue, se joint au personnel de L’Hôpital de Moncton. L’année suivante, le Dr Rubin démarre une Clinique de chimiothérapie qui assure à elle seule le service à tous les patients de l’est du Nouveau-Brunswick. Le Rapport Woods-Gordon d’octobre 1982 sur les services d’oncologie au Nouveau-Brunswick et le Rapport du Comité consultatif sur les soins tertiaires qui a suivi en janvier 1983 recommandaient qu’un deuxième centre de radio-oncologie pour le Nouveau-Brunswick soit aménagé dans L’Hôpital de Moncton ou construit dans un édifice attenant à celui-ci. Cette recommandation fut appuyée par les membres du conseil d’administration et le personnel médical de l’hôpital, et une présentation dans ce sens fut faite au ministère provincial de la Santé. Toutefois, le gouvernement finit par décider d’installer l’unité de radio-oncologie au Centre universitaire hospitalier Dr-Georges-L.-Dumont. À l’automne 1987, un nouveau programme bénévole d’oncologie est mis en œuvre à L’Hôpital de Moncton. Des bénévoles spécialement formés se joignent au programme, lequel était financé par une subvention Terry Fox, pour aider les patients atteints de cancer et apporter du soutien à leur famille. En 1997, la Clinique d’oncologie est déménagée au sixième étage de l’hôpital. Quinze fauteuils et deux civières sont installés dans un espace restreint (8550 pieds carrés seulement) qui constitue la salle de traitement. De ce fait, l’espace était insuffisant pour que les patients aient leur famille à leur côté pendant leur traitement. À ce moment-là, on comptait 6675 visites de patients par année. Au cours des cinq années qui ont suivi, ce nombre a presque doublé pour atteindre 11 281 visites de patients par l’année à la fin de 2011. À l’heure actuelle, la clinique en compte régulièrement plus de 12 500 par année (12 700 en 2013-2014). L’Hôpital de Moncton offre un des services d’oncologie médicale les plus actifs au Nouveau-Brunswick. Il est un des plus grands centres d’aiguillage en oncologie de la province, avec plus de 50 pour cent de ses patients provenant de l’extérieur de la région de Moncton. Environ 40 pour cent de toutes les interventions chirurgicales pratiquées à l’hôpital sont liées au cancer. Une nouvelle Clinique d’oncologie, au coût de 9,5 millions de dollars, a été inaugurée à la fin 2014 et a reçu ses premiers patients au début 2015. Cette clinique a été financée dans le cadre d’un partenariat entre les Amis de la Fondation de L’Hôpital de Moncton et la province du Nouveau-Brunswick. Une équipe interdisciplinaire composée d’oncologues, d’infirmières et d’infirmiers immatriculés, d’infirmières et d’infirmiers auxiliaires autorisés, de commis, d’une travailleuse sociale, d’une psychologue, d’une diététiste et de personnel de pharmacie fournit les soins offerts par la clinique. Le nouvel établissement de 17 200 pieds carrés possède 28 postes de traitement et permet d’accueillir les patients, les membres des familles et le personnel de manière sécuritaire, plus efficace et plus confidentielle. Au nombre des services qui y sont offerts, notons la chimiothérapie, l’éducation, les transfusions, la collecte de spécimens, les services pharmaceutiques, les essais cliniques et la formation médicale et pharmaceutique. De plus, 23 nouveaux espaces de stationnement adjacents au nouvel établissement sont réservés aux patients de la clinique. Le 10 juin 2016, le Réseau de santé Horizon et le ministère provincial de la Santé annonçaient que la clinique porterait dorénavant le nom de Clinique d’oncologie Dr-Sheldon-H.-Rubin. Né le 10 février 1943, fils de Mike et Sarah Rubin, le Dr Sheldon H. Rubin a été le premier oncologue de même que le deuxième hématologue à pratiquer au Nouveau-Brunswick. Le Dr Rubin a fréquenté l’Université Dalhousie d’Halifax pour sa formation prémédicale (1961 à 1964) et sa formation médicale (1964 à 1969). Au cours de sa dernière année à l’école de médecine, il a fait son internat par rotation au Victoria General Hospital d’Halifax. Pendant les deux années suivantes (1969 à 1971), il a fait sa résidence en médecine interne à ce même hôpital avant d’obtenir une bourse de recherche en hématologie au Princess Margaret Hospital, à Toronto (1971 à 1973). Il est ensuite revenu à l’Université Dalhousie pour compléter un stage clinique postdoctoral en hématologie (1973 à 1975). En 1974, il a été nommé associé du Collège royal des médecins du Canada, à la fois en médecine interne et en hématologie. Le Dr Rubin s’est joint au personnel de L’Hôpital de Moncton en 1975 à titre d’oncologue et d’hématologue. La même année, il est également devenu consultant dans ces mêmes domaines au Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont. L’année suivante, soit en 1976, il met sur pied une clinique de chimiothérapie qui traitait à elle seule les patients de l’est de la province. En mai 1988, il ouvre la première clinique de soins complets de l’hémophilie dans la province. La clinique, sous sa direction, avait été établie en collaboration avec la Société canadienne de l’hémophilie, section du Nouveau-Brunswick. En collaboration avec le Dr Bill Thompson, il a aussi lancé le premier programme de traitement du VIH au Nouveau-Brunswick, et subséquemment le premier programme de l’hépatite C. Le Dr Rubin a pris sa retraite en avril 2016. Il demeure à Moncton avec son épouse Sharon. Le couple a deux enfants, Gabrielle et Mitchell, et deux petits-enfants, Maddison et Ethan. Distinctions Lauréat de la médaille Dr Garfield Moffatt de la Société médicale du N.-B. pour l’excellence dans les soins aux patients (1999) Lauréat du prix Paul Harris Fellow du Club Rotary de Moncton Ouest et de Riverview (2000) Lauréat de la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II (2012) Récipiendaire de l’Ordre du Nouveau-Brunswick (2016) Membre de divers organismes Société médicale du Nouveau-Brunswick Membre du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada (médecine interne et hématologie) Association médicale canadienne Association médicale de la Nouvelle-Écosse Société canadienne d’hématologie American Society of Hematology Société internationale d’hématologie American Society of Clinical Oncology Associationcanadienne des directeurs des cliniques d’hémophilie Affectations Conseil d’administration de la division du Nouveau-Brunswick de la Société canadienne du cancer (1979-1983) Membre du Comité médical consultatif de la division du Nouveau-Brunswick de la Société canadienne du cancer (1984-1985) Membre ADHDC, Comité de conception des services pour le traitement du cancer, gouvernement du Nouveau‑Brunswick (1984) Membre du Comité consultatif médical et scientifique, Société canadienne d’hémophilie (1984-1985) Directeur de la Clinique de soins complets de l’hémophilie, L’Hôpital de Moncton (1988) Membre du groupe de travail provincial associé au projet national Cancer 2000 sur la prévention du cancer et la lutte contre cette maladie (1990) Membre du Comité consultatif sur l’hématologie/l’oncologie, Ortho pharmaceutique (Canada) ltée (1990) Membre du Comité des services transfusionnels pour la région du Nouveau-Brunswick, Société canadienne de la Croix-Rouge (1990) Membre de l’Associationcanadienne des directeurs des cliniques d’hémophilie (1995) Membre du Comité consultatif sur les services pour le traitement du cancer auprès du ministre de la Santé (1996) Membre du Comité consultatif, Jenson-Ortho Inc. (2000) Membre du Comité consultatif canadien, AstraZeneca (2002) Membre du Comité consultatif sur l’oncologie, Roche (2005) Professeur adjoint, département de médecine, Université Dalhousie (2013) Le Dr Rubin a aussi écrit de nombreux articles pour diverses revues médicales et a participé à plusieurs conférences FMC (formation médicale continue) au Canada, aux États-Unis et en Europe. « Je suis tellement heureuse que son travail acharné et son dévouement soient reconnus. Nous ne l’oublierons jamais. » – Marie Marjo Richard « Le Dr Rubin a aidé tellement de personnes à lutter pour combattre le cancer, cette maladie redoutable. C’est un grand homme. » – Jeanne Irvine « Je l’ai assisté pour une biopsie du foie alors que j’étais une toute nouvelle infirmière; j’avais très peur, mais il a été très patient avec moi… Ce jour-là, après qu’il fut parti, ma patiente m’a demandé si je savais pourquoi il était si gros. Puis elle m’a dit que son corps devait être aussi gros pour pouvoir contenir son grand cœur. Je suis fière de connaître ce grand homme. » – Carlene Helmle Le Dr Sheldon Rubin a pendant longtemps soigné les gens de Moncton et d’ailleurs, et à compter de maintenant, son dévouement pour les plus vulnérables de notre société sera pour toujours inscrit dans l’histoire de L’Hôpital de Moncton. Au début juin, le Réseau de santé Horizon et le ministère de la Santé annonçaient que la Clinique d’oncologie de L’Hôpital Moncton porterait dorénavant le nom de Clinique d’oncologie Dr-Sheldon-H.-Rubin. Lors d’une entrevue à son domicile quelques jours après l’annonce, le Dr Rubin a fait part de ses réflexions sur son cheminement pour devenir – selon les mots de ses collègues – l’un des oncologues les plus respectés au pays. Le père du Dr Rubin, Mike, est venu de la Lituanie au Canada à l’âge de neuf ans, avec ses deux frères aînés. Ils se sont installés d’abord à Québec avant de gagner le Nouveau‑Brunswick. « Il était toujours très intelligent, beaucoup plus intelligent que je ne le serai jamais », a dit le Dr Rubin en parlant de son père avec émotion. Son père était propriétaire d’un magasin général à Hillsborough avec sa femme et la mère du Dr Rubin, Sarah, une immigrante russe. Ayant grandi à Moncton, le Dr Rubin a fréquenté l’école française Aberdeen et a obtenu son diplôme d’études secondaires de l’ancienne école Moncton High. Sur l’encouragement de ses parents, lesquels tenaient l’éducation en haute estime, il entreprend une carrière en médecine. Il obtint son diplôme en médecine de l’Université Dalhousie d’Halifax et commença à travailler à L’Hôpital Moncton, effectuant des électrocardiogrammes, probablement (croit-il) après sa première année à l’école de médecine. Durant sa troisième et quatrième année de médecine, il a commencé à voir des patients lors des rondes avec les médecins. Sa décision de revenir définitivement chez lui pour pratiquer la médecine interne comblait les vides cliniques tant en hématologie qu’en oncologie. À son arrivée en 1975, il n’y avait que cinq praticiens de médecine interne. Il y avait bien un hématologue à Saint John, mais il était hématologue de laboratoire. Par conséquent, les patients de Moncton devaient se rendre à Saint John ou à Halifax, tandis que ceux de la côte nord du Nouveau-Brunswick n’allaient souvent nulle part. Lorsqu’il a commencé à pratiquer en hématologie, il n’était pas certain qu’il y aurait suffisamment de patients à traiter; il a toutefois changé d’avis rapidement. À cette époque, les seuls traitements contre le cancer offerts à l’hôpital étaient des traitements chirurgicaux. Une fois par semaine, un radiothérapeute venait de Saint John, mais il n’y avait pas grand-chose offert dans le domaine de l’oncologie médicale. « En ce temps-là, l’oncologie avait mauvaise réputation, a-t-il dit. On croyait que l’oncologie contribuait très peu à aider les patients, et certains disaient même que ces traitements les rendaient plus malades qu’ils étaient. » Cette mentalité – et les modèles de médecine – a fini par changer, et le Dr Rubin a vu « une évolution » dans le traitement du cancer : d’abord la chimiothérapie pour traiter le cancer du sein, puis les remèdes au cancer du poumon à petites cellules et au cancer des testicules, et autres. Ce sont ses connaissances des médicaments et de l’administration des médicaments qui l’ont poussé à adopter l’oncologie médicale. « J’ai vécu ma première expérience dans ce domaine lorsque le radiothérapeute (de Saint John) est venu ici et a reçu en consultation une patiente atteinte d’un cancer du sein. Il lui a suggéré de subir un protocole de chimiothérapie avec son médecin de famille », raconte-t-il. Le traitement a été mal compris et la patiente est devenue malade (bien qu’elle ait finalement guéri). Après cette expérience, le Dr Rubin a commencé à voir des patients en consultation et sa pratique d’oncologie médicale a progressivement grandi. Par la suite, d’autres oncologues se sont ajoutés, puis sont partis, tandis que lui est resté. Il a aussi offert des consultations au Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont (CHUDGLD). Au début des années 1980, il a fait pression pour l’obtention d’une clinique d’oncologie à temps plein à L’Hôpital de Moncton, mais le gouvernement a décidé de la construire au CHUDGLD. La Clinique d’oncologie telle qu’on la connaît aujourd’hui est enfin devenue réalité à la fin 2014, lors d’une grande cérémonie d’ouverture. Cette clinique a reçu ses premiers patients au début 2015. À l’annonce de la nouvelle appellation de la clinique, le Dr Rubin est resté sans voix. « Je suis évidemment très honoré, très touché, a-t-il dit. Je ne sais pas quoi dire! » Le Dr Rubin a travaillé à la clinique pendant un an et demi avant de prendre officiellement sa retraite en avril dernier. Son séjour à la clinique a été très bénéfique pour les patients et leurs familles, mais, selon lui, il avait tout ce dont il avait besoin dans un pupitre et une salle d’examen. Des centaines d’anciens collègues, de patients, de dignitaires et de membres des familles étaient présents à la cérémonie pour souligner le départ à la retraite du Dr Rubin. Plusieurs ont parlé de son dévouement à l’hôpital, à l’unité d’oncologie et à ses patients, le qualifiant d’un des médecins les plus respectés au Canada et soulignant ses qualités personnelles qui font de lui un aussi grand médecin. Jean Manship, ancienne infirmière gestionnaire de la Clinique d’oncologie maintenant à la retraite, a travaillé aux côtés du Dr Rubin pendant 26 années. Elle a parlé du médecin qui a acheté une bicyclette à un jeune garçon qui avait perdu sa mère atteinte de cancer, et du médecin qui a assisté à la collation des diplômes d’études secondaires d’un patient dont les jours étaient comptés. Le Dr Gordon Dow, directeur médical des Maladies infectieuses et des Soins ambulatoires, a parlé de l’engagement du Dr Rubin à l’égard de la raison d’être de la médecine. « Beaucoup, beaucoup de vies ont été sauvées grâce à son travail », a dit le Dr Dow. « À titre de collègue, le Dr Rubin est connu pour son éthique au travail, pour les soins qu’il prodigue à ses patients, et pour sa passion à leur égard », a renchéri le Dr Nizar Abdel Samad, un collègue-oncologue et hématologue. « Il cherche toujours à se dépasser pour vaincre le cancer chez ses patients et pour obtenir des médicaments inaccessibles que les autres médecins peuvent ne pas obtenir », a-t-il ajouté. Le Dr Jimmy Noonan, ancien chef du service clinique des Services d’imagerie médicale, aujourd’hui à la retraite, a donné un aperçu du côté drôle et amusant de son ami, racontant la façon dont le Dr Rubin s’est organisé pour le faire venir à l’hôpital par une nuit de tempête en invoquant des radiographies à réexaminer alors qu’il ne voulait que se faire reconduire à la maison. « Au Panthéon de tous les grands médecins que je connais, le nom de Sheldon y serait inscrit près de ceux des grands du domaine, a affirmé le Dr Noonan. Je peux vous dire que s’il existait dans cette province un monument célèbre, comme un Mont Rushmore des excellents médecins, on y retrouverait le nom du Dr Rubin avec tous les autres. » Ces témoignages et ceux de tous les autres qui ont rendu hommage à sa longue carrière viennent réaliser le souhait du Dr Rubin de faire la fierté de son père. « Mon père avait l’habitude de demander aux autres médecins « Comment se débrouille mon fils? » et on lui répondait « Il sera un bon médecin ». Il faisait de son mieux, et je crois avoir fait de mon mieux », conclut le Dr Rubin.