Déclaration de la PDG : Collaboration et changement systémique nécessaires pour uniformiser la transition entre les soins en milieu hospitalier et les soins en foyer de soins et à domicile

Le Nouveau-Brunswick est la seule administration au Canada où l’on trouve des régies régionales de la santé (RRS), et où les soins de longue durée relèvent d’un autre ministère. Dans notre province, c’est le ministère du Développement social qui est responsable des services de soins à domicile et des soins de longue durée, non pas le ministère de la Santé.

Je préconise le changement de ce système depuis maintenant plusieurs années. La dernière fois où j’ai abordé le sujet, c’était devant le Comité permanent des corporations de la Couronne, à l’automne 2019. J’ai demandé au gouvernement d’étudier la possibilité de transférer les soins de longue durée et les services de soins à domicile du ministère du Développement social au ministère de la Santé, pour que les RRS puissent offrir aux patients des soins sûrs et de qualité tout au long de leur vie.

Cette façon de travailler de manière isolée dans le domaine de la santé a une incidence sur le continuum de soins chez nos patients, particulièrement chez les patients qui ont besoin d’un plus grand soutien à domicile, ou qui sont en attente d’un autre niveau de soins (patients ANS).

La structure actuelle fait en sorte que leurs soins ne sont pas aussi uniformisés qu’ils devraient l’être. Elle crée des problèmes auprès des patients qui ne sont pas en mesure d’avoir accès à des services communautaires lorsqu’ils sont prêts à obtenir leur congé de l’hôpital. La population du Nouveau-Brunswick mérite mieux.

Les hôpitaux sont conçus pour fournir des soins aux patients gravement malades. Nous savons tous que le nombre de lits disponibles pour offrir ces soins est limité. Si un patient gravement malade se présente à l’un de nos hôpitaux, nous devons être en mesure de libérer un lit pour lui offrir les soins dont il a besoin, les soins pour lesquels nos établissements sont conçus et équipés.

Les patients ANS n’ont pas besoin du niveau de soins offert en milieu hospitalier et peuvent obtenir des soins plus appropriés en foyer de soins, en foyers de soins spécialisés ou dans leur propre domicile. Le milieu hospitalier actuel n’est pas conçu pour fournir des soins optimaux à ces patients.

Nous devons donc nous assurer que les formes de soutien dont ils ont besoin sont offertes dans la collectivité et qu’un processus sécuritaire, attentionné et efficace est en place pour obtenir ce soutien.

Toutefois, Horizon n’est pas responsable de l’offre de supervision des services de soutien communautaire pour les foyers de soins et les foyers de soins de longue durée. Nous pouvons exercer des pressions pour obtenir davantage de services, mais ce genre d’action ne fait pas partie de notre mandat.

Vers la fin de 2019, le gouvernement a proposé des changements au processus d’évaluation des soins de longue durée, avec l’intention de transférer le processus d’évaluation au ministère de la Santé et aux RRS en avril 2020. Cette initiative a été mise en suspens et n’a pas fait l’objet d’autres discussions depuis.

Les changements proposés auraient non seulement amélioré la coordination entre les RRS et le MS dans l’évaluation de ces patients, mais auraient également traité de la pression associée au fort taux d’occupation dans les hôpitaux provinciaux attribuable au nombre de patients en attente d’un autre niveau de soins.

Toutefois, à l’heure actuelle, ce sont nos employés, membres d’une équipe multidisciplinaire de fournisseurs de soins de santé, qui prennent soin de ces patients pendant qu’ils attendent en moyenne 90 jours pour obtenir un autre niveau de soins, que ce soit à domicile ou en milieu communautaire. Ce sont les membres de notre personnel qui connaissent le mieux leurs besoins. Par conséquent, pourquoi donc ne pourraient-ils pas évaluer leurs besoins en vue de leur placement dans un foyer de soins?

De plus, les travailleurs sociaux du ministère du Développement social ne sont pas toujours présents dans nos établissements pour effectuer ces évaluations au moment où elles sont nécessaires, notamment les fins de semaine.

Un changement systémique est nécessaire, sinon, les patients touchés, qui comptent parmi les patients les plus vulnérables qui soient, seront ceux qui en paieront le prix. J’espère que nous n’oublierons jamais que le bien-être des patients doit demeurer la priorité.

La présidente-directrice générale du Réseau de santé Horizon,

Karen McGrath